Hannah Arendt dit : « il y a une distinction à faire entre la désobéissance civile et le mouvement criminel. Alors que les criminels violent la loi de manière clandestine, la désobéissance civile réclame et clame sa désobéissance et ne cherche surtout pas à la cacher. Alors que les criminels peuvent user et abuser de toute forme de violence, la désobéissance civile bannit la violence sous toutes ses formes. C’est d’ailleurs ce dernier trait qui distingue fondamentalement la désobéissance civile de la révolution car celle-ci peut être violente. » Hannah Arendt démontre comment et pourquoi la désobéissance civile est un moteur indispensable à la démocratie, un support pour que la justice en tienne compte et un rempart aux régimes totalitaires. Georges Bernanos rajoute « que la désobéissance civile apparaît nécessaire à la respiration de la démocratie. Loin d'affaiblir la démocratie, elle la protège et la renforce. "Il faut beaucoup d'indisciplinés, écrit t-il, pour faire un peuple libre."
Je dirais plutôt que la désobéissance civile est un des symptômes d'une démocratie malade, puisque c'est le seul moyen que certains ont trouvé pour tenter de se faire entendre, à savoir, se mettre dans l'illégalité pour ensuite défendre leurs idées devant la justice.
Pourtant celle-ci déclare ensuite, qu'il ne lui appartient pas de juger du bien-fondé de tel ou tel projet, comme le déclare la procureur lors du procès du 28 avril dernier.
Alors comment peut-on se faire entendre, lorsque l’on veut nous imposer quelque chose malgré notre opposition ? Il y a certes eu une enquête d’utilité publique, mais on n’a pas voulu tenir compte de l’opposition de la population qui a répondu à cette enquête ? Où est la démocratie dans ces conditions ?
Quand autorisera-t-on un référendum, dont le questionnaire sera rédigée par les opposants, pour l’ensemble des contribuables concernés par ce projet très coûteux ?
Combien de ces mêmes contribuables sont prêts à payer en plus d'impôts et de taxes diverses par an, chaque année et pendant 10, 20 ou 30 ans : 20%, 40%, 60%, 80%, 100% de plus pour financer ce projet et ses infrastructures ?
Combien sont-ils à contredire Nicolas Hulot qui nous déclarait le 15 janvier 2007 à Nantes, que le trafic aérien est appelé à diminuer de gré ou de force ?
Combien sont-ils, puisque le trafic aérien est appelé à diminuer, à exiger le bétonnage de plus de 2000 hectares de terres agricoles, pour palier, en partie seulement, aux nuisances de l’actuel aéroport Nantes Atlantique ?
Combien sont-ils à exiger que dix-sept exploitations agricoles soient détruites et que trente-cinq fermes soient restructurées pour soit disant améliorer la vie des riverains de l’actuel aéroport Nantes Atlantique alors qu’il n’est même pas question de fermer cet aéroport et de diminuer et le trafic aérien dans la région Nantaise, mais au contraire, d’essayer de le concentrer, en récupérant le trafic aérien des autres villes de l’Ouest en fermant les petits aéroports voisins ?
En d’autre termes, comment est-il possible que dans un pays qui se dit démocratique, on puisse imposer quelque chose à des gens malgré eux : expropriations, pollutions, taxes et impôts supplémentaires… ?