samedi 13 décembre 2008

Cet éléphant pourrait bien en cacher un autre...

A la réunion du vendredi 12 décembre 2008, on nous a présenté ce diaporama sur le possible réaménagement de l'aéroport Nantes Atlantique.

On nous a déclaré ceci :

L'aéroport Nantes Atlantique aurait pu être déficitaire en 2005, et c'est pour cela que l'on a fait venir les compagnies "low cost", celles-ci sont subventionnées pendant les 3 premières années qui suivent leur installation sur un nouvel aéroport, ce qui les incite bien souvent à déménager lorsque les subventions ne sont plus là : que va-t-il se passer en 2009 ?

Une voie de chemin de fer mène à l'aérogare, elle n'est pas exploitée, peut-être parce que les parkings représentent une source de revenu non négligeable pour le gestionnaire de l'aéroport et qu'une diminution de leur utilisation par le développement des transports en commun lui serait préjudiciable.

Ce sont les compagnies aériennes qui décident où elles veulent s'installer et en région parisienne elles ont préféré concentrer le fret et le transfert de passagers sur l'aéroport de Roissy et lorsqu'on leur a proposé de délester une partie du fret vers un autre aéroport voisin elles ont choisi de conserver Roissy en justifiant que les avions transportant des passagers transportaient aussi du fret et qu'elles préféraient tout concentrer sur le même site.

L'avion ne sera utilisé que pour les très grandes distances, et seulement quelques "hubs" européens seront exploités : un en France, un autre en Angleterre... La compagnie "Air France" a prévu de remplacer ses liaisons aériennes par des liaisons TGV pour les distances inférieures à 2000 kms.

La superficie de Nantes Atlantique est comparable à celle de l'aéroport de Genève qui a un nombre de mouvements d'avions 5 fois supérieur avec 10 millions de passagers par an. Le projet de Notre Dame des Landes prévoit, quant à lui, une superficie supérieure à celle de l'aéroport de Roissy qui possède 4 pistes !

Ce qui montre bien la volonté de réaliser un nouvel aéroport surdimensionné, très coûteux, donc très difficile à rentabiliser ; ce qui laisse entendre que l'argent publique sera mis à contribution pour soutenir l'investisseur privé ! Le coût envisageable d'un tel projet est de 2 à 3 milliards d'euros lorsque l'on se réfère à des projets comparables. Combien d'autres investissements plus utiles à tous pourraient être réalisés à la place ?

Les conseillers généraux ont voté, il y a quelques mois, un "oui à une participation financière" pour ce projet sans en chiffrer le montant ; maintenant certains d'entre eux commencent à douter...

Dans ces conditions, il paraît désormais évident que ce projet d'aéroport de Notre Dame des Landes est non seulement inutile et néfaste, mais également ruineux ! Il s'agit d'un aéroport de prestige, "un joujou d'aménageur" comme disait le poème de la manifestation du 1er Mars 2008.

Quant à la question de créer des emplois, le bilan n'a jamais été réalisé, tout repose sur des aprioris ; les délocalisations qu'engendre ce genre d'outil pour la mondialisation n'ont absolument pas été prises en compte dans l'enquête d'utilité publique de 2006. De même pour le transfert de passagers, celui-ci serait concentré en un seul endroit au lieu d'être réparti sur l'ensemble des aéroports régionaux, déficitaires pour la majorité d'entre eux ; il causerait donc au contraire du tort à l'activité économique des aéroports voisins !

Le survol de Nantes n'a pas augmenté en quantité depuis dix ans puisque le trafic aérien s'est maintenu, c'est seulement le nombre de passagers qui a augmenté et ceci seulement à cause des compagnies "low cost" subventionnées depuis maintenant 3 ans !

IL pourrait être complètement évité à condition de limiter le réaménagement de Nantes Atlantique à la construction d'une seule piste, orientée différemment et de limiter le trafic aérien à 3.5 millions de passagers par an, pour éviter d'augmenter les nuisances sonores pour les populations riveraines. Nicolas Hulot lors la présentation de son pacte écologique, à Nantes en 2007, a désapprouvé le projet d’aéroport de Notre Dame Des Landes en rappelant l'impératif de faire face aux enjeux globaux : réduction des émissions de gaz à effet de serre et économies d'énergies, et que par conséquent le trafic aérien devrait diminuer de gré ou de force !

L'aéroport d'Angers, déficitaire comme la plus part des aéroports régionaux du Grand Ouest, construit il y a seulement dix ans est fermé l'hiver, il pourrait très bien délester, si nécessaire, le trafic de Nantes Atlantique ; mais au lieu d'utiliser ce qui existe, on préfère rêver de fabriquer toujours plus grand, toujours plus "beau", quitte à accoucher d'un "éléphant blanc", question de prestige ! "Toute métropole qui se respecte se doit d'avoir un aéroport international à la hauteur de l'ambition de ses élus" ! Or pour certains élus, ce qui existe ne suffit pas, il leur faut toujours davantage, quitte à endetter pour longtemps leurs électeurs !

Dans la période de crise économique et financière que l'on subit, l'investissement doit se porter sur des investissements économiques de qualité qui puissent être utiles dans l'avenir, soient respectueux de l’environnement et des ressources de la planète ! Ce projet d'aéroport de Notre Dame des Landes d'un autre siècle, démesuré, ne répond absolument pas aux besoins actuels de la population ! La proposition de l'association Solidarités-Ecologie semble plus raisonnable !

Ajoutons à cela, que l'Etat ne possède actuellement même pas la moitié de la totalité des terres qu'il envisage de saccager pour réaliser son projet, il lui reste de nombreuses expropriations à effectuer ; si la population exprime un peu plus son désaccord, ce projet ne se réalisera jamais.

En revanche, si malheureusement, il voit le jour, il coûtera beaucoup d'argent aux contribuables et pour longtemps ; c'est une certitude !