jeudi 14 février 2008

« La liberté dépend du fric que tu as pour la payer !! » John Steinbeck dans « Les raisins de la colère » publié en 1938

Le problème est que dans la tête des gens : aéroport = voyages = liberté. Et tant que ces liens existeront ( inconscients ou pas ), il sera difficile de fédérer une énorme partie de la population pour éviter la catastrophe écologique et humaine annoncée pour 2012.

A l’époque du projet de construction d’une centrale nucléaire au Carnet, dans l'inconscient collectif, la construction d’une centrale nucléaire était associée au danger et à l’éventuelle destruction ( totale ou partielle ) de la planète.

De nos jours nous avons de moins en moins de gens qui savent se contenter de joies simples comme celle de vivre en harmonie avec la nature, car les gens vivent, soit loin d’elle, soit font, tout, trop vite, et non pas le temps de l’apprécier. La société capitaliste a toujours valorisé la vitesse et la performance ( probablement pour aliéner un peu plus l’individu ).

Et pour ces gens-là, le moyen idéal pour s'évader loin de leur quotidien, c’est indiscutablement l'avion ( et c'est d’autant plus vrai lorsqu’ils habitent dans une grande ville ou sa banlieue ).

Or la région nantaise petit à petit est en train d’entrer dans la catégorie des trop grandes villes ( difficultés de circulation ). Et ce n’est pas en faisant cet aéroport que l’on améliorera la situation, bien au contraire ( et même si on y développe les transports en commun comme en région parisienne ), ce ne sera que pire. Ainsi les parisiens qui sont venus rechercher le calme de la province à Nantes, retrouveront dans quelques années, les inconvénients qu’ils avaient fuits autrefois ( des anciens parisiens avouent déjà préférer Angers à Nantes car plus petit, plus calme ).

Soit on continue de développer la démographie de la région, ou plus généralement celle autour des très grandes villes ( ici en France, mais ailleurs dans le monde ), et on aura de plus en plus de difficultés à trouver, des endroits de nature à proximité, encore préservés ; soit on maintient une activité économique loin des grandes villes, ce qui permettrait de mieux répartir la population et d'éviter la désertification des campagnes.

Cette volonté de toujours plus de béton, ne sert évidemment pas le bonheur de ceux qui aiment la vie à la campagne, car s’ils n’ont pas les moyens d’aller chercher ce qu’ils avaient, ailleurs, ils se retrouvent coincés dans le béton et deviennent dépendants de ce que la vie moderne peut leur offrir ; ce qui les prive de leur liberté initiale.

Les politiciens de droite comme de gauche sont tous d’accord pour imposer cela ! Car derrière ce bétonnage, ils vendent la société de consommation, dont le voyage est devenu une évasion nécessaire, voir indispensable ! Mais pour pouvoir s’offrir ces rêves d’évasions, il faut un peu d'argent !

Alors ils vous déclarent : « qu’il faut travailler plus, pour gagner un petit peu plus » ou bien « consommez, vous rembourserez ensuite … » Où est la liberté de l’individu dans tout cela ?

« La liberté dépend du fric que tu as pour la payer !! » John Steinbeck dans « Les raisins de la colère » publié en 1938, le livre a été interdit dans certaines villes de Californie, car considéré comme un peu trop révolutionnaire.

Il ne s’agit pas d’empêcher les gens de voyager, de prendre l’avion, mais a-t-on besoin pour cela de construire toujours plus d’aéroports ?

Comment faire comprendre à ceux qui décident de cela, qu'à chaque fois, qu’ils prennent "un petit peu" de terrain ( plus de 2000 hectares, sans compter les dessertes routières pour l’aéroport du Grand Ouest ! ), ils prennent la liberté du paysan qui y vivait.

Comment leur faire comprendre qu’ils diminuent d’autant les possibilités agricoles de la région ? Comment se fait-il que la chambre d’agriculture soit complice de cela ?

Si dans l'esprit de beaucoup de monde : aéroport = voyages = liberté, rappelez-vous, que pour construire cette chose, il aura fallu détruire la liberté des hommes ( et des autres êtres vivants ) qui y vivaient !

Rappelez-vous, que ces voyages ne durent qu’un temps, et que tôt ou tard, il faut pour beaucoup d'entre nous, revenir s’ enfermer dans ce béton, pour gagner de l’argent, pour pouvoir à nouveau repartir.

Rappelez-vous, qu’avant d’avoir tout ce béton autour de vous, il y avait la nature, les oiseaux …, vous savez ce que vous allez chercher là-bas, très loin ...

Rappelez-vous, que si on vous a fait croire qu’il fallait absolument construire cette chose, c’est pour mieux vous enfermer dans cette société de consommation, dans laquelle, il est très facile de devenir esclave ! Qui vous a parlé d’abolition d’esclavage ?

Le voyage sera toujours associé à la liberté, sauf lorsque vous y êtes en permanence contraint, par exemple, pour fuir un quotidien devenu insupportable ou bien à cause de déplacements professionnelles devenus trop fréquents... Lorsque le besoin de construire un aéroport ne sert qu’à enrichir une minorité de la population, on peut se demander en quoi c’est utile pour l’autre partie de la population.

Alors, projet d'utilité publique ? Certainement pas pour tout le monde ! Sûrement pas, pour les agriculteurs chassés de leurs terres ( comme d'autres le sont dans d'autres pays, et là, tout le monde crie au scandale). Rappelez-vous que les voyages, c'est beau, ça fait plaisir, mais le commun des mortels ne peut généralement pas s'en offrir autant qu'il le souhaiterait ! Mais là, certains vous dirons : " qu'ils n'ont qu'à travailler plus pour gagner ..."