«Depuis quelques mois, sur la commune de Couëron, je participe à un groupe de travail sur l'agriculture. Un couple producteur laitier désire quitter la commune pour une autre plus au nord et éloignée de l'agglomération nantaise. Ce départ libère sur la commune de Couëron plus d'une centaine d'hectares. Cette commune a pris l'initiative de constituer un groupe de travail pour débattre du devenir des terres. C'est vraiment quelque chose d'intéressant car tous les agriculteurs de la commune peuvent participer à ce groupe d'échanges, ainsi que les jeunes agriculteurs, dont je suis. Le travail mené au cours de ces derniers mois a abouti à un consensus profitable à l'installation de cinq jeunes agriculteurs (deux projets laitiers, un projet mouton, un projet équin et un projet maraîcher, le mien en l'occurrence) et à la consolidation d'une dizaine d'autres exploitations. Ce genre de consensus est plutôt rare !
«Au cours de la dernière réunion, mardi 19 juin, avec la participation d'une personne représentant la Direction départementale de l'Agriculture (DDA), nous avons tous été surpris d'apprendre que tout le travail effectué pouvait tomber à l'eau à cause du projet d'aéroport à Notre Dame des Landes. Pourquoi l'agriculture sur la commune de Couëron serait-elle impactée ? La raison est que le futur aéroport va supprimer 1 200 hectares de surfaces cultivées aujourd'hui par quelques dizaines d'agriculteurs. Le choix a été fait de les dédommager, pour ceux qui veulent continuer, en leur donnant la priorité d'accès aux terres qui se libéreraient dans les communes limitrophes. La DDA, mais également la Safer, vont avoir pour mission dans les mois à venir de constituer un pool de terres qui pourront être distribuées aux exploitants lésés par l'aéroport.
« La conséquence de cette politique, somme toute logique, est que les jeunes agriculteurs ne sont plus prioritaires à l'installation dans tout le nord ouest de la région nantaise. Cette volonté liée au futur aéroport va à l'encontre de la volonté de Nantes Métropole de dynamiser l'agriculture périurbaine et à l'encontre du schéma départemental agricole qui donne la priorité aux jeunes. Nous sommes tous pris de court et pour dire clairement les choses, c'est décourageant!
« Me sentant concerné par le réchauffement de la planète, je suis un opposant naturel à tout ce qui peut concourir à aggraver le phénomène. Et assurément, un nouvel aéroport n'est pas une bonne nouvelle. Aujourd'hui nous découvrons encore une conséquence fâcheuse de ce projet inutile, nuisible et irresponsable.